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Quand les États-Unis acceptent (un peu) mieux la transidentité

(Blogmensgo, blog gay du 10 mars 2014) Quatre cliniques américaines se sont spécialisées dans les questions de genre et de sexualité infantiles et juvéniles. Elles accueillent des personnes transsexuelles, transgenres, intersexuées, hermaphrodites, etc., c’est-à-dire des gens pour qui l’adéquation au genre biologique pose question ou pose problème.

Une fois n’est pas coutume je me bornerai à mentionner, sans trop déflorer le sujet, l’excellente enquête que la journaliste Natacha Tatu consacre à l’acceptation (ou pas) et à l’accueil clinique des enfants et adolescents plus ou moins en décalage avec leurs attributs sexuels de naissance.

Établissements très spéciaux

L’enquête montre comment quatre établissements hospitaliers accueillent de telles personnes aux États-Unis. Ces quatre établissements partagent plusieurs caractéristiques : ils sont pionniers en la matière, ils écoutent sans juger, accueillent et accompagnent sans chercher à soigner ou « guérir » leurs « patients », ne les considèrent surtout pas comme des « malades », proposent des approches multidisciplinaires, tiennent un discours ouvert, tolérant, volontiers militant – et ils sont convaincus que leur démarche est financièrement rentable.

Il y avait le point G. Il y a maintenant le « docteur G ». C’est le surnom du docteur Robert Garofalo, qui a créé dans le Lurie Children’s Hospital un service spécialement dévolu aux enfants et adolescents qui ressentent un décalage entre leur sexe biologique et leur propre ressenti. Ce service très particulier accueille 75 patients dont l’âge s’étend de 3 ans jusqu’à la fin de l’adolescence.

Service très particulier, aussi, par la personnalité du directeur de service Rob Garofalo qui s’exprime ci-dessous :

Un accueil nécessaire, tant est grande la souffrance des enfants parfois dans leur vécu intrinsèque, souvent dans les rapports avec leurs parents (qui eux-mêmes souffrent) et presque toujours dans les relations avec le monde extérieur. Les gens de l’extérieur sont prompts à juger, au mieux par un sourire amusé, au pire par une condamnation sans appel.

Bons amis, mauvais conseils

Plus il y a d’intervenants et plus ça devient compliqué. Comme une équipe nationale de sport compte autant d’entraîneurs que d’habitants, chaque personne de l’entourage élargi se croit habilitée à donner des conseils plus ou moins idiots et déstabilisants. Le commun des mortel considère comme anormale toute personne qui ne rentre pas dans les cases de son raisonnement binaire – sauf en France où l’on raisonne en mode ternaire, la notion sexiste de Mademoiselle s’ajoutant aux cases binaires de Monsieur et Madame.

Cela devient encore plus compliqué quand les gens, croyant bien faire ou bien dire, mélangent à peu près tous les concepts : homosexualité, bisexualité, transsexualité, maladie mentale, obsession sexuelle, quand ça n’est pas pédophilie et zoophilie (exemple réel dans mon entourage).

L’embrouillamini peut avoir des conséquences dramatiques lorsque des charlatans, sous prétexte qu’ils sont médecins, psychiatres ou psychanalystes, se font un devoir de diagnostiquer des maladies où il n’y en a pas – et de les « guérir » par des traitements dont le principe actif est le même que celui du billet vert.

Addictions, prostitution, dépression, suicide

Résultat, un fréquent mal-être chez ces jeunes tant qu’ils ne parviennent pas à mettre un nom sur leur « cas », à vivre une relation plus harmonieuse avec leur corps et avec leur entourage. La jeunesse est synonyme d’exacerbation, elle-même génératrice de comportements à risques, de dépression et de suicides dans des proportions très largement supérieure à la moyenne statistique de leur âge.

Certains de ces comportements à risques se traduisent par une fréquence d’exposition accrue au VIH/sida. C’est ainsi que le « docteur G. », spécialiste de la lutte contre le sida, a vu défiler d’innombrables transgenres contaminés au VIH.

Le reportage de Natacha Tatu est émouvant, voire bouleversant. Je préfère qu’on le lise plutôt que d’en recopier les exemples cités. La journaliste finit sur une note d’optimisme en citant la récente initiative de Facebook en faveur de la diversité des dénominations.

Une note d’optimisme ?

Natacha Tatu affirme que les Américains sont beaucoup plus ouverts que les Français sur les questions liées à la « dysphorie du genre » (naguère intitulée « trouble de l’identité sexuelle » et considérée comme une maladie). Je suis plutôt sceptique sur ce point-là, même si des initiatives comme celle de Facebook ou comme la présentation vidéo du « docteur G » sont rarissimes de ce côté-ci de l’Atlantique.

Les États-Unis, un eldorado pour les trans ? On peut à la rigueur considérer le pays de Barack Obama comme plus ouvert au changement et à la diversité de genre (cf. notre article sur Californie et transidentité). Le pays de George Bush est aussi plus imprégné de moralisme étroit et de religiosité à deux neurones. Admettons que les États-Unis soient deux fois plus ouverts que des pays comme la France ou l’Italie. Cela veut dire que quand la France accumule mille difficultés à l’encontre des personnes trans, il y en reste deux fois mois aux États-Unis, c’est-à-dire cinq cents. Comme disait Einstein, tout est relatif.

Philca / MensGo

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