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Livre Queer Dickens

David Copperfield : peut-être gay, certainement magique… © Alphagalileo.org.

(Blogmensgo, 3 février 2010) L’universitaire britannique Holly Furneaux affirme que pour si sait lire entre les lignes, les œuvres de Charles Dickens fourmillent d’allusions à une sexualité plus diversifiée que la norme, voire à d’authentiques évocations homosexuelles. Mieux encore, l’auteure de Queer Dickens pense que l’œuvre du grand écrivain se place dans une mouvance de littérature victorienne à mille lieues du rigorisme et du puritanisme sexuels que l’on tenait pour acquis au regard de cette époque.

Le sous-titre du livre en suggère le propos : dans Queer Dickens – Erotics, Families, Masculinities, Holly Furneaux questionne la sexualité et le genre à travers le contenu potentiellement « homoérotique » des relations humaines, familiales et viriles. Et d’appuyer sa thèse sur le fait que chez Dickens, les hommes ont une furieuse tendance à tomber amoureux de la sœur de leur meilleur ami (ainsi de John Westlock et Ruth dans Martin Chuzzlewit). Plusieurs situations et thèmes récurrents seraient autant d’indices queer dans l’œuvre de Dickens : amitié cicatrisante (ainsi de Herbert soignant Pip dans Great Expectations), pères célibataires, résistance contre ses propres pulsions, besoin d’éduquer autrui, structures familiales originales – tout cela procéderait d’un « désir homoérotique » et attesterait un « corpus clairement queer ».

Dickens ne serait d’ailleurs pas un cas isolé dans la littérature victorienne. Furneaux place à cet égard Dickens dans une mouvance littéraire dont les auteurs les plus connus sont les poètes britannique Alfred Tennyson (dont la sœur était fiancée à son meilleur ami) et américain Walt Whitman (qui était probablement homosexuel, selon sa fiche Wikipédia).

Bref, Holly Furneaux va jusqu’à penser que les Victoriens n’étaient « ni aussi punitifs ni aussi pudibonds qu’on l’imaginait autrefois ».

Queer Dickens – Erotics, Families, Masculinities, de Holly Furneaux. Oxford University Press, décembre 2009, relié, 296 pages, 52,25 £ (Amazon UK) ou 61,59 € (Amazon FR).

Commentaire. Mouais. Si l’époque victorienne était aussi permissive, pourquoi a-t-elle condamné Oscar Wilde à deux ans de prison pour homosexualité ?

Philca / MensGo
(via ActuaLitté du 2 février 2010)

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