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La justice américaine condamne des « guérisseurs » d’homosexualité pour escroquerie

(Blogmensgo, blog gay du 20 février 2015) Une organisation du New Jersey qui prétendait « guérir » des homosexuels de leur homosexualité a été condamnée, le 10 février 2015, pour escroquerie à la consommation. Peter F. Bariso Jr, juge du tribunal d’instance de Hudson County (New Jersey) a considéré frauduleux que cette organisation ait fait croire aux « patients » que l’homosexualité était une « maladie mentale ».

Ci-dessous l’un des plaignants dans cette affaire, Chaim Levin, explique son parcours de gay et juif militant :

Jonah (Jews offering new alternatives for healing / Juifs pour de nouveaux moyens de guérison alternatifs) se déclare « institut pour l’affirmation du genre » et se présente comme une entité à but non lucratif. Cette officine à façade religieuse affirme faire pratiquer des thérapies de conversion de personnes homosexuelles en utilisant une « approche basée sur la force ».

Quatre gays ont porté plainte contre Jonah après avoir subi une « thérapie » particulièrement traumatisante. La plainte a été diligentée avec l’appui du Southern Poverty Law Center (SPLC), une association de lutte pour les droits civils, et de parents des victimes.

Ce n’est pas Jonah qui pratique les thérapies de conversion. L’officine redirige les prospects vers des « thérapeutes » qui monnayent leurs services. Pour ces thérapies, Jonah revendique environ un tiers de succès, un tiers d’échecs et un troisième tiers à mi-chemin entre les deux.

Entre autres traitements « avilissants et émotionnellement traumatisants », les quatre plaignants devaient par exemple se mettre nus devant leur thérapeute et l’un d’eux a dû frapper une image de sa mère avec une raquette de tennis. L’un des plaignants, Benjamin Unger, explique avoir subi pendant un an la « thérapie » préconisée par Jonah, puis avoir dû effectuer une contre-thérapie cinq années durant afin de réparer ce que Jonah avait détruit.

Pour sa défense, Jonah a fait valoir que les « patients » étaient des adultes, que nul ne les a forcés à faire ce qu’ils ont fait, qu’ils étaient satisfaits de leur thérapie mais qu’ils sont tombés ensuite entre les mains de prosélytes homosexuels.

C’est la seconde fois que le juge Bariso statue dans cette affaire qui remonte à 2012. Et cette fois-ci encore, il a débouté in solidum Jonah, son directeur et un thérapeute. En présentant « l’homosexualité, non pas comme une variation normale de la sexualité humaine, mais comme une affection mentale, une maladie ou un trouble » susceptibles d’être soignés, explique le juge Bariso dans ses attendus, les accusés ont commis « une déformation contraire à la loi [du New Jersey] sur la protection des consommateurs ».

Dans une décision prise quelques jours auparavant, Bariso avait récusé la demande de témoignages scientifiques introduite par Jonah. Le juge a motivé sa récusation en expliquant que les instances scientifiques considèrent « dans leur une écrasante majorité » que l’homosexualité n’est pas ni trouble ni une aberration.

L’affaire devrait connaître plusieurs autres étapes judiciaires, d’abord dans le New Jersey (dès juin 2015) puis éventuellement au niveau fédéral.

Commentaire. Certains juristes estiment que la décision du juge Bariso pourrait faire jurisprudence. Au New Jersey, mais aussi aux États-Unis dans leur ensemble.

C’est la première fois que des promoteurs d’une thérapie de conversion de l’homosexualité sont condamnés par la justice américaine. Le premier amendement de la Constitution américaine fait habituellement office de paravent inattaquable, que n’hésitent pas à brandir les extrémistes religieux de tout poil (ici, des juifs intégristes). Mais cette fois-ci, le juge Bariso a mené la charge sur un autre terrain, celui de la protection des consommateurs.

Il ne s’agissait donc plus d’une affaire de religion, d’homophobie ou même de comportement moralement répréhensible. Il s’agissait tout simplement, cette fois-ci, d’une affaire d’escroquerie. Mieux encore, la condamnation ne vise pas que des lampistes, elle cible en premier lieu le principal donneur d’ordres, même si le commanditaire prétend n’avoir pas agi à titre lucratif.

C’est aussi la première condamnation pour pratique d’une thérapie de conversion de l’homosexualité sur personnes majeures. De telles thérapies sont interdites dans quelques États (par exemple au New Jersey ou en Californie), mais uniquement lorsqu’elles sont menées sur des personnes mineures.

Philca / MensGo
(via L’express du 19 février 2015)

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