Livre Sex & Secularism

La sodomie se pratique AVEC capote et SANS pantalon… ©IPCpress.com.

(Blogmensgo, 25 mai 2011) Une étude menée en janvier 2011 par une équipe de l’université du Kansas, sous la direction de Darrel Ray, mesure statistiquement l’impact de la religion sur les pratiques sexuelles et sur leur perception. Les chercheurs concluent que si la religion n’a pas d’impact significatif sur les pratiques sexuelles elles-mêmes, elle introduit un biais majeur à travers la notion de culpabilité. Plus on est croyant, plus on se sens coupable ; et plus l’obédience est stricte, plus la notion de culpabilité est forte.

L’équipe de chercheurs a interrogé 14 500 internautes âgés d’au moins 18 ans, puis analysé 9 500 questionnaires entièrement complétés. Les réponses fournies ont été compilées en fonction de six postulats de référence concernant la vie sexuelle des sondés. Les réponses au questionnaire ont confirmé les cinq premiers postulats, mais elles ont démenti le sixième de ces postulats :

1. La notion de culpabilité que véhicule la religion est plus importante parmi les religions strictes que parmi les religions permissives.
2. Le niveau de culpabilité n’a pas d’influence sur les pratiques sexuelles.
3. Les parents à religion stricte sont moins aptes à l’éducation sexuelle des enfants que les parents laïcs.
4. Les enfants élevés dans des foyers ultrareligieux reçoivent une éducation sexuelle de moins bonne qualité.
5. Le fait d’abandonner sa religion a un impact positif sur le niveau de satisfaction sexuelle.
6. Les conséquences néfastes de la religion [en matière sexuelle] se font sentir longtemps après le renoncement à cette religion.

Signalons d’emblée que, comme le reconnaissent les auteurs de l’étude, la population LGBT est sous-représentée – hormis la proportion de femmes bisexuelles – parmi les personnes ayant complété un questionnaire. Ainsi le panel masculin compte-t-il 5,7 % de bisexuels, 6,2 % de gays et 2,1 % de « pansexuels, transsexuels ou autres ». Le panel féminin inclut 18,7 % de bisexuelles, 3,4 % de lesbiennes, 3,9 % de « pansexuelles ou transsexuelles » et 3,1 % se disant « autres ». Autre biais : sur dix répondants, sept sont de sexe masculin contre trois de sexe féminin.

Les réponses ont été obtenues auprès d’internautes ayant renoncé à toute religion connue comme telle, dont une grande majorité sont devenus athées. Seuls 2,2 % des sondés affirment que leur vie sexuelle a empiré après l’abandon de leur religion, tandis que 29,6 % n’ont pas enregistré de changement. En revanche, ils sont 50 % à avoir constaté une amélioration de leur vie sexuelle après être devenus athées, agnostiques, laïcistes, à tout le moins non croyants.

Les chercheurs ont constaté une corrélation étroite entre la notion de culpabilité et celle de plaisir sexuel. Si à peu près autant de croyants que d’incroyants se masturbent, quelque 5,5 % des incroyants en éprouvent une forme de culpabilité, contre 22,5 % des croyants. Le sentiment de culpabilité et d’incomplétude est à l’avenant en ce qui concerne les autres formes de pratiques sexuelles.

Ce sont les unitariens, les hindous, les juifs, les bouddhistes et les épiscopaliens qui éprouvent le moins d’amélioration sur le plan sexuel (sur un facteur de 5,2/10 pour les unitariens à 6,1/10 pour les épiscopaliens) après avoir abdiqué leur religion. En revanche, c’est chez les témoins de Jéhovah, les mennonites, les mormons, les adventistes du septième jour et les pentecôtistes que la satisfaction sexuelle s’est le plus nettement améliorée (sur un facteur d’au moins 8/10). S’ils ne figurent pas dans les extrêmes du classement, les catholiques (6,7/10) et les musulmans (6,8/10) restent assez proches des sommets de la culpabilité.

Sex & Secularism: What Happens When You Leave Religion? A Survey of 10,000 Secularists [Sexe et laïcité. Que se passe-t-il quand on abdique sa religion ? Étude auprès de 10 000 laïcs], étude réalisée en janvier 2011, supervisée par Darrel Ray et Amanda Brown, publiée le 17 mai 2011 au format PDF (téléchargement gratuit après inscription).

Commentaire. Malgré les réserves statistiques rappelées ci-dessus quant à la représentativité par rapport à la population LGBT (et aussi par le fait que le questionnaire était administré via Internet, donc « démographiquement » sujet à caution), on peut présumer que les conclusions de l’étude s’appliquent aussi, dans leurs grandes lignes, à la population LGBT.

Le meilleur moyen de mieux assumer sa sexualité voire d’y trouver plus de plaisir ? Devenir athée ou agnostique, bien entendu !

Philca / MensGo

(via Les Inrockuptibles du 20 mai 2011)

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Une commentaire à “Comment la religion torpille le plaisir sexuel”

Commentaires (1)
  1. Article foullé et complet ! Et la moralité, c’est effectivement que les religions frustrent la sexualité …

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