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(Blogmensgo, 9 septembre 2010) La France refusant de donner aux couples pacsés les mêmes droits face à la mort que les couples hétérosexuels mariés, l’association Act Up-Paris hausse le ton et réclame dans une lettre ouverte du 7 septembre 2010 la mention du pacs sur les actes de décès. Faute de quoi, le survivant pacsé ne peut ni organiser les funérailles, ni obtenir l’urne funéraire du défunt.
L’affaire a commencé, en février 2010, par le décès du compagnon de Thomas. La famille du défunt lui refuse le partage des cendres au prétexte que le pacs ne lui donne pas ce droit. Sans attendre l’issue judiciaire de ce différend, Act Up-Paris a haussé le ton le 16 août et vient de récidiver en publiant une lettre à Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice et membre de l’UMP (parti au pouvoir).
La lettre ouverte d’Act Up-Paris critique vertement la ministre, qui dans cette affaire se borne à un immobilisme évoquant une forme de mépris auquel l’association donne un nom : homophobie. « Vos considérations bassement électoralistes, vos promesses non tenues sont insupportables et relèvent de l’homophobie la plus éculée », martèle Act Up-Paris dans sa lettre. Et l’association d’enfoncer le clou : « Nous en avons assez que nos vies, notre citoyenneté, nos cadavres, nos veufs et nos veuves soient de seconde zone. »
« La France accuse un retard criminel sur ces questions, et vous en êtes responsable », résume Act Up-Paris, condamnant « l’inégalité de droit dans laquelle reste cantonnée la population homosexuelle en France, en 2010, [qui] est bien le fruit de positions idéologiques et électoralistes immuables de la part de votre famille politique ; positions que vous, Madame la Garde des Sceaux, avez personnellement toujours soutenues » en maintenant les couples homosexuels pacsés « dans une condition de sous-citoyenneté, jusque dans le deuil, jusque dans la mort ».
Act Up-Paris estime par conséquent que le minimum serait de mentionner sur l’acte de décès l’existence d’un pacs, au même titre que la loi oblige à y mentionner le mariage, le divorce ou le veuvage du défunt.
Commentaire. En interdisant le mariage aux couples homosexuels, la France leur ôte ipso facto l’un des éléments constitutifs de la dignité humaine : le respect de l’individu après sa mort, donc le respect des droits de son compagnon survivant.
Philca / MensGo
(via HNS-info du 7 septembre et La France gaie et lesbienne du 8 septembre 2010)