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Têtu s’apprête à renaître

(Blogmensgo, blog gay du 22 mai 2018) Le magazine Têtu, mis en liquidation judiciaire le 22 février 2018, va bientôt revoir le jour grâce à un investissement de 700.000 euros consenti par un groupe d’entrepreneurs et de communicants français, avec Marc-Olivier Fogiel en figure de proue médiatique. Contrairement à ses avatars précédents, la nouvelle activité de Têtu sera avant tout numérique, avec une version papier en complément. Autrement dit, une marque plus qu’un simple magazine.

C’est une nouvelle société, SAS Têtu Ventures, qui va piloter la renaissance du titre le plus emblématique de la presse gay française. Dirigée par Albin Serviant, l’entreprise est cofinancée par plusieurs têtes d’affiche comme Marc-Olivier Fogiel, l’agent et producteur Marc Hernandez-Martinez (fondateur de l’agence musicale Villa Mederic), ou encore Cyril Chapuis, directeur général adjoint de L’Oréal Luxe.

Têtu
Têtu, le phénix de la presse LGBT (capture d'écran)

Les repreneurs ont nommé Romain Burrel à la tête d’une rédaction de quatre journalistes. Cette équipe réduite devra préparer la renaissance de tetu.com et du magazine papier. La version papier mise sur un tirage de 40.000 exemplaires, mais avec une périodicité trimestrielle, alors que son prédécesseur était un bimestriel ayant lui-même succédé à un magazine mensuel.

Le site web sera l’épine dorsale du nouveau groupe Têtu. Resté vierge de tout nouvel article depuis le 19 février 2018, le site s’est enrichi, le 22 mai, d’un billet explicatif cosigné par Romain Burrel et Albin Serviant. C’est seulement à partir de septembre 2018 que sera mise en ligne la nouvelle mouture de tetu.com, avec un contenu annoncé comme beaucoup plus multimédia et interactif que l’actuel site en sommeil.

Concrètement, expliquent Burrel et Serviant, le site web proposera « une formule alliant articles gratuits et contenus exclusifs, via un abonnement premium, qui fera la part belle aux nouvelles écritures comme la vidéo et le podcast ». Il faudra attendre fin 2018 pour que sorte un trimestriel papier aux « sujets plus longs, plus ambitieux et à l’iconographie totalement renouvelée ».

Romain Burrel, 37 ans, a une formation de journaliste multimédia. Spécialiste des sujets culturels et LGBT, il a notamment travaillé en radio (pour France Culture), en télé (pour LCI), et bien sûr en presse écrite : pour Les Inrockuptibles auquel il continue de collaborer, mais aussi pour… Têtu, sous trois directions successives aujourd’hui révolues.

Commentaire. On ne peut que saluer le retour d’un titre aussi emblématique de la presse LGBT, en lui souhaitant une durée de vie moins limitée que celle des deux précédents repreneurs.

Contrairement aux deux éphémères déclinaisons du magazine, la nouvelle formule adopte un format numérique avant tout. Ce que confirme peut-être la présence de Marie Ekeland – capital-risqueuse spécialiste des investissements dans le numérique – parmi les nouveaux actionnaires fondateurs de SAS Têtu Ventures.

Était-il nécessaire de ressusciter la version papier du magazine ? Le billet de Burrel et Serviant explique à demi-mot que le futur trimestriel sera plus huppé que les défuntes déclinaisons bimestrielle et mensuelle. Cette « montée en gamme » est une condition indispensable pour attirer les publicités des marques de luxe. Pourquoi des marques de luxe ? Parce qu’elles correspondent à l’un des rares segments qui ont encore besoin de magazines en version papier afin d’y placer leurs publicités, mais à condition que ces magazines affichent un niveau qualitatif non dévalorisant pour des marques de prestige. Simple supposition, que la lecture du trimestriel confirmera (ou pas).

Mon vrai sujet d’inquiétude porte sur la « marche » qu’adoptera le nouveau Têtu. Une marche correspond aux règles et idiosyncrasies orthotypographiques en usage chez un éditeur, dans une collection ou dans un titre de presse. Le billet de Burrel et Serviant semble préfigurer l’utilisation de la fameuse « écriture inclusive », en soulignant que « les homosexuel.le.s sont persécuté.e.s dans de trop nombreux pays ».

Ici comme ailleurs, l’écriture inclusive relève de la fausse bonne idée et de la vraie calamité. En voulant inclure tout le monde, on produit des formulations proches de l’amphigouri, voire de l’illisibilité. Comment écrire « les homosexuel.le.s sont persécuté.e.s » sans sacrifier à l’élégance rédactionnelle ? En écrivant « les homos subissent des persécutions ». Faut-il encore ne pas céder aux sirènes d’une inclusivité et d’un féminisme débilitants, alors que l’inclusivité et le féminisme doivent selon moi tirer l’être humain vers le haut. Et faut-il aussi disposer d’une compétence rédactionnelle digne de ce nom. Les papiers Romain Burrel attestent cette compétence. Puisse-t-il s’entourer de collaborateurs aussi talentueux que lui.

Philca / MensGo

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