nov 092011
 
Affiche festival Les Bisqueers Roses

Une banane rose, pour nourrir les neurones… ©Exaequoreims.com

(Blogmensgo, 9 novembre 2011) Depuis le 7 novembre et jusqu’au 12 novembre 2011, la ville de Reims se donne une teinte rose grâce au festival gay et lesbien Les Bisqueers Roses organisé par l’association Ex-æquo (site | blog). Oui, d’accord, j’ai raté le début. Mais la suite du programme propose encore de fort jolies choses, gratuitement ou à prix très attractifs.

Dès ce soir 9 novembre, la compagnie Attention aux chiens créera une pièce intitulée L’homosexualité expliquée aux gens. Le 11 novembre, on fera l’armistice au cinéma avec une toile de Robert Aldrich en début d’après-midi et une autre de Claude Miller en fin d’après-midi, le soir étant dévolu à Pedro Almodóvar. Si j’en parle, c’est surtout pour la table ronde consacrée au « Travestissement dans le cinéma espagnol, anglo-saxon et français (1960-1980) » qui servira d’intermède entre 16 h 30 et 17 h 30.

Et en guise de fil rouge depuis le 26 octobre à La Cartonnerie, l’exposition photographique « 55 écrivaines, extraits » évoquera Marguerite Yourcenar (dont j’ai parlé sur BlogMensGo), Colette, Marguerite Duras et d’autres écrivaines, à travers le travestissement de Stéphane Foenkinos et devant l’objectif de Stéphanie Murat. Pour en savoir plus sur leur démarche, lire cet article. Et pour la programmation complète, cf. le blog des organisateurs.

Commentaire. Cette dixième édition du festival, on l’aura compris, s’intéresse plus particulièrement aux travesti(ssement)s. Avec une programmation qui n’hésite pas à mêler les genres et à rester ludique sans pour autant oublier la culture. Bref, un festival qui donne la banane – rose – d’une manière point idiote.

Philca / MensGo
(via France 3 du 7 novembre 2011)

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nov 082011
 
Photo de don du sang

Même à Marseille (photo), le don du sang n'est pas gay… ©Dominique Pipet.

(Blogmensgo, 8 novembre 2011) Comme prévu il y a deux mois (cf. notre article du 12 septembre 2011), le don du sang est de nouveau accessible depuis le 7 septembre 2011 aux gays remplissant certaines conditions. Les gays (idem pour les femmes ayant eu des relations avec des hommes bisexuels) ne peuvent donner leur sang que s’ils déclarent n’avoir eu aucune relation sexuelle – orale ou anale, avec ou sans préservatif – depuis au moins un an. Le don du sang leur était auparavant interdit depuis les années 1980, quelle que soit leur période d’abstinence.

La Commission consultative sur la sécurité des dons de sang, de tissu et d’organe (Sabto) estime, dans un rapport en PDF publié le 8 septembre dernier, qu’un délai d’abstinence ramené à un an au lieu de cinq ans n’augmente pas de manière significative le pourcentage potentiel de contamination au VIH. Le taux de sang contaminé au VIH s’élève à un sur 4,38 millions de dons après cinq ans d’abstinence, contre un sur 4,39 millions après seulement une année sans rapport homosexuel. Le risque de contamination serait toutefois 26,5 % plus élevé si aucune période d’abstinence n’était exigée, selon la Sabto. Jusqu’à présent, le risque de contamination au VIH était théoriquement de un sur 4,41 millions de dons.

La plupart des autres pays européens interdisent aux gays de donner leur sang, malgré les fréquentes pénuries de sang dans plusieurs pays. C’est par exemple le cas en Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Irlande, Norvège, Pays-Bas, Portugal, Suède, Suisse.

En revanche, l’Espagne impose aux personnes donnant leur sang – quelle que soit leur orientation sexuelle – une abstinence en cas de rapports sexuels avec plus d’une personne au cours des douze derniers mois ; le délai de carence est alors de six mois selon Le Monde voire d’un an selon le rapport Sabto (tableau 3). L’Italie impose une abstinence de quatre mois aux donneurs à partenaires multiples, sans distinction d’orientation sexuelle.

Philca / MensGo
(via Le Monde du 8 novembre 2011)

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nov 072011
 
Logo campagne Act Up-Paris

Et dans le foot pro espagnol, combien d'homos ? ©Act Up-Paris.

(Blogmensgo, 7 novembre 2011) Act Up-Paris lance, en prélude à l’élection présidentielle, un plaidoyer pour le droit au mariage homosexuel en France. Pour ce faire, l’association a monté une opération visant à récolter assez d’argent pour financer une campagne de publicité multisupport. Il ne reste plus que 85 jours pour y participer, en faisant un don ou en votant (après inscription) pour l’un des quatre visuels en lice.

Les organisateurs disent avoir récolté 3 000 euros dès les cinq premiers jours, soit un dixième de l’objectif minimum. Encore cet objectif de 30 000 euros correspond-il à une diffusion minimaliste dans la presse écrite quotidienne ou hebdomadaire française. La barre du million d’euros constitue l’objectif idéal grâce auquel on pourrait décliner cette campagne sur des supports de presse écrite, de télévision et de panneaux d’affichage. Chaque donateur obtient un cadeau dès qu’il franchit la barre des 10 € (une carte postale), 20 € (un autocollant), 50 € (un t-shirt), 100 € (un sweat-shirt) et 150 € (l’ensemble des cadeaux).

Les quatre visuels en lice titillent sans choquer. Et se bornent à provoquer… la réflexion. Par ordre d’apparition à l’écran, de gauche à droite et de haut en bas :
« Pas de panique, les hétéros ». Le message : « Le mariage va changer la vie des homosexuels mais il ne changera pas la vôtre. Le mariage, un droit pour tous. »
« La France, dernière de la classe ». Le message : « L’Espagne a légalisé le mariage homosexuel en 2005. Le pays existe toujours, ils ont même gagné au foot. Le mariage, un droit pour tous. »
« Enfin des faire-part qui changent ». Le message : « Isabelle et Stéphan(i)e ont la joie de vous convier à leur mariage. Le mariage, un droit pour tous, mobilisons-nous. »
« Vive les interdits ». Le message : « Les propriétaires de chiens n’ont pas le droit d’avoir d’enfants. Les homosexuels n’ont pas le droit de se marier. »

Alors, prêt à voter ? Prêt à donner ? Prêt à voter et à donner ?

Commentaire. Le plan média m’étonne un tantinet. Bizarre, une campagne de plaidoyer lancée sur Internet et qui oublie de mentionner Internet comme support de publicité. Bizarre aussi, une campagne qui se prétend multisupport en oubliant les spots radiophoniques (mais faire passer un visuel à la radio, c’est pas top 😉 ).

Quant aux quatre visuels, il s’agit plutôt d’arbitrer entre quatre moyens de mener campagne. Quatre méthodes aussi légitimes l’une que l’autre, mais révélatrices de quatre stratégies stratégies radicalement différentes.
Ma préférence va au premier message, bien qu’il soit le moins imaginatif des quatre. Parce que les deuxième et troisième slogans ne s’adressent pas à une cible précise, parce que le deuxième contient un message négatif (les nationalistes auront beau jeu de râler), parce que le troisième s’adresse plus aux militants qu’aux gens à convaincre, et enfin parce que le quatrième message a le double inconvénient de solliciter l’humour et l’intelligence des Français, qui ne sont pas les deux qualités les mieux partagées dans l’Hexagone.

Une chose me gêne enfin : l’omniprésence du logo d’Act Up-Paris. L’association mène certes un combat utile, mais selon des méthodes pas toujours consensuelles, c’est le moins qu’on puisse dire. Or, le mariage homosexuel ne deviendra réalité que s’il devient un thème plus consensuel que diviseur.

Philca / MensGo

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nov 032011
 
Lesbiennes avec enfant

Areu areu, vive la justice ! ©Marc Torres, l’Œil du Sud.

(Blogmensgo, 3 novembre 2011) Une juge aux affaires familiales de Bayonne a accordé, le 26 octobre 2011, l’autorité parentale à une femme sur les enfants de la femme avec qui elle est pacsée depuis septembre 2009. Les jumelles sont nées en février 2010, soit six mois avant que le Conseil constitutionnel français – mais cette fois-ci dans un contexte d’adoption simple – ne réserve le partage de l’autorité parentale aux seuls couples mariés (cf. notre article du 7 octobre 2010). La récente décision est juridiquement innovante.

Marie-Catherine D. a donc obtenu l’autorité parentale au même titre que Cécile J., sa compagne et la mère biologique des deux enfants. La juge a motivé sa décision sur le principe et sur les faits. Sur le principe, « il est de l’intérêt des deux mineures que les deux adultes présents au foyer partagent cette autorité parentale, et que celle-ci étant exercée déjà de fait conjointement, cette situation soit juridiquement consacrée ». Sur les faits, il s’agit « d’un couple uni, bien intégré dans leur milieu familial et social, et dont les qualités éducatives et affectives à l’égard des deux enfants sont reconnues ».

Le parquet a un mois pour faire appel de cette décision. Il n’a pas encore indiqué ses intentions, mais il n’a pas fait obstacle à la demande du couple lors de l’audience et n’a pas invoqué, comme il aurait pu le faire, l’article 377 du code civil limitant l’autorité parentale à un tiers non marié uniquement « lorsque les circonstances l’exigent ».

Ce n’est pas la première fois que la justice française accorde l’autorité parentale conjointe à un couple homosexuel, comme on peut le constater en lisant notre article du 19 novembre 2008 et notre article du 2 février 2010, ou encore cet article [retiré du Web] de Libération qui me sert de source. Cela n’aurait pas non plus été la première fois si la juge avait débouté Marie-Catherine et Cécile de leur demande. Mais dans tous les cas où presque, et conformément à l’article 377, la justice se prononce sur la base des circonstances particulières, donc plus ou moins exceptionnelles ou urgentes, nécessitant une délégation d’autorité parentale.

L’homoparentalité n’est pas considérée, d’un point de vue juridique, comme une circonstance particulière, pas plus que ne présentait de caractère exceptionnel ou urgent la situation des deux pacsées de Bayonne. C’est en cela que la décision du 26 octobre ne ressemble guère aux décisions judiciaires de ces dernières années concernant des affaires similaires.

Commentaire. Me Colette Capdevielle (page Facebook), avocate de Marie-Christine et Cécile, affirme qu’il s’agira là d’un revirement de jurisprudence si le parquet ne fait pas appel. Reste à savoir si la jurisprudence aura connu un simple revirement sans suite ou une véritable… inversion.

Quoi qu’il en soit – et cette avocate est la première à le dire – il serait grand temps de rédiger une nouvelle mouture de l’article 377, d’une manière plus conforme à l’évolution des mentalités donc plus favorable à l’homoparentalité.

Philca / MensGo
(via toute la presse du 2 novembre 2011, dont Le Figaro et cet article [retiré du Web] de Libération)

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nov 022011
 

(Blogmensgo, 2 novembre 2011) Des anges en noir ? Pas de doute, c’est la Black Party organisée par Angels.ch à Zurich. Cette année, la soirée Men in Black est programmée le samedi 5 novembre 2011, de 22 h jusqu’à l’aube, au Volkshaus de Zurich, en Suisse alémanique. En partenariat avec MensGo.com, bien sûr. Continue reading »

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