(Blogmensgo, 23 mars 2011) La newsletter germanophone SVP Kurier, organe de l’UDC dans le canton de Lucerne, publie dans sa livraison du 19 mars 2011 (ici en PDF), en page 12, un texte d’Emil Grabherr où le président de la section lucernoise divise les homosexuels en « trois catégories bien distinctes » : ceux qui vivent en partenariat enregistré (version suisse du pacs), ceux qui se prostituent (« putes mâles ») et les pédophiles (« abuseurs d’enfants »).

Le premier qui me traite de pédophile, je lui enfonce un minaret dans le cul ! © UDC.

Les germanistes et germanophones comprendront mieux la citation précise dans son texte d’origine : « Bei der Gruppe der Schwulen gibt es drei verschiedene Arten. Dazu gehören nebst den in ordentlicher Partnerschaft lebenden auch die männlichen Huren und die unter keinem Titel akzeptierbaren Bubenschänder. »

Par cette classification, Grabherr entend faire comprendre que les homosexuels ne correspondent pas à la différenciation « naturelle » des sexes (homme/femme) ni à la sexualité « normale », c’est-à-dire à l’hétérosexualité. C’est pourquoi, explique en substance l’hiérarque de l’UDC, enseigner la sexualité dans les écoles maternelles revient à faire acte de perversité si l’on doit pour cela faire croire que l’homosexualité est une chose naturelle. Ce serait, titre l’article, « le début de la fin ».

Commentaire. Inutile de s’attarder sur la prose du sieur Grabherr, ce type est manifestement illuminé. À moins que le nuage radioactif japonais ne soit passé en avant-première au-dessus de Lucerne…

Le vrai problème est que la feuille de chou locale du parti populiste suisse UDC ait publié cette diatribe sans la moindre mise en garde, ce qui transforme ipso facto l’édito d’Emil Grabherr en doctrine officielle de son parti.

On savait l’UDC populiste ; l’on sait maintenant que ce parti ne recule devant aucune abjection pour grappiller les suffrages des électeurs.

Philca / MensGo

(via 20 minutes du 22 mars et 360°)