jan 132010
 

(Blogmensgo, 13 janvier 2010) Le quotidien chinois anglophone China Daily a consacré sa une du 13 janvier 2010 à un « mariage » entre deux gays dans la ville de Chengdu, capitale du Sichuan. Zeng Anquan, 45 ans, et Pan Wenjie, 27 ans, avaient contracté dix jours auparavant un simple pacs en version chinoise, puisque l’empire du Milieu ne reconnaît pas officiellement les mariages homosexuels.

Logo du China Daily

Le China Daily évoque souvent l'homosexualité dans ses colonnes. © Chinadaily.com.cn.

Le fait que l’union entre deux personnes de même sexe fasse la une d’un quotidien officiel constitue néanmoins une première en Chine. Le journal n’élude d’ailleurs pas l’ostracisme dont sont victimes les gays et lesbiennes dans ce pays. Pour Zeng et Pan, la « lune de miel fut un calvaire », reconnaît le China Daily.

Et le quotidien d’expliquer comment leurs amis et leurs parents se sont détournés des deux tourtereaux, après que ceux-ci eurent rendu publique leur liaison en novembre 2009. Plusieurs d’entre eux ont fini par accepter cette union, mais aucun n’a assisté à la cérémonie. L’ancienne petite amie de Pan a toutefois voulu participer à la cérémonie comme témoin de Pan.

L’architecte Zeng, père de famille et divorcé de fraîche date, a « épousé » l’ancien soldat Pan dans un bar gay de Chengdu. Les deux hommes ont résolu de se marier deux mois après leur coup de foudre.

À noter que le mois précédent, un bar gay associatif était officiellement inauguré à Dali, dans la province du Yunnan. Le bar a pu ouvrir grâce au soutien discret des autorités locales. Il entend contribuer à la prévention du VIH/sida, dans un pays où 32 % des contaminations sont imputables à des relations sexuelles entre hommes.

Zhang Beichuan, spécialiste de la prévention du VIH/sida et professeur à l’université de Qingdao, chiffre la population homosexuelle chinoise à 20 millions de gays et 10 millions de lesbiennes. La pression sociale est tellement forte que 62 % choisissent de ne pas révéler leur orientation sexuelle à leurs collègues, par peur de sanctions professionnelles ou pécuniaires.

Philca / MensGo
(via Le quotidien du peuple du 21 décembre 2009 [bar gay] et Le Figaro du 13 janvier 2010 [mariage gay])

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jan 122010
 
Photo de Benoît XVI

Benoît XVI, célibataire au service de la famille et du mariage traditionnels. © Elysee.fr / P.Segrette.

(Blogmensgo, 12 janvier 2010) Le pape Benoît XVI a dénoncé, le 11 janvier 2010, des « lois ou des projets qui, au nom de la lutte contre la discrimination, portent atteinte au fondement biologique de la différence entre les sexes ». Sa diatribe faisait référence « à des pays européens ou du continent américain » qu’il n’a pas nommés.

Le pape fustigeait ainsi, sans les nommer, le mariage homosexuel et les pays qui en consacrent depuis peu le principe, de jure (Portugal, cf, notre article du 8 janvier 2010) ou de facto (Argentine à Ushuaïa, cf. notre article du 31 décembre 2009).

Selon Benoît XVI, de telles pratiques constituent une « attaque » à l’encontre de la création divine et de l’« exigence morale » qu’elle présuppose.

Commentaire. Faut-il voir dans ce discours l’illustration d’une névrose d’involution sénile ? Toujours est-il que le pape, âgé de 82 ans, confond tout et n’importe quoi. Deux personnes de même sexe peuvent fort bien se marier sans que le « fondement biologique de la différence entre les sexes » soit pour autant remis en question.
Et puis entre nous, cher Joseph Alois Ratzinger, la chasteté imposée aux prêtres catholiques est certainement moins « morale » que ces unions homosexuelles que vous combattez…

Philca / MensGo
(via Le Monde et 24 Heures du 11 janvier 2010)

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jan 112010
 
Image de croix

En Ouganda, les sectes prolifèrent sans encombre. Et presque toutes sont homophobes. © Photoxpress.com / Chris Harvey.

(Blogmensgo, 11 janvier 2010) Le Conseil des ministres aurait décidé de ne pas donner suite à son projet de loi sur l’homosexualité présenté au Parlement en octobre 2009 (cf. notre article du 19 octobre 2009). C’est du moins ce que laissait entendre un ministre, le 8 janvier 2010, après une réunion du Conseil des ministres. Un des articles – supprimé entre-temps – du projet de loi introduisait la peine de mort pour certains types de viol.

« La position du gouvernement est que les dispositions en vigueur dans notre code pénal contre l’homosexualité sont suffisamment fortes et que ce nouveau texte n’est pas nécessaire », a déclaré Aston Kajara, ministre d’État chargé des Investissements. L’homosexualité est actuellement passible de quatorze années de prison, voire de perpétué en cas de circonstances aggravantes.

L’abandon du projet de loi reste à confirmer par ses plus chauds partisans, notamment le président Yoweri Museveni et le ministre de l’Éthique et de l’Intégrité, James Nsaba Buturo.

Commentaire. Un enterrement de première classe présenté comme une démarche volontariste du gouvernement… La mobilisation internationale aura payé, comme en témoigne le succès de ce groupe francophone sur Facebook. Les États-Unis ont clairement fait pression sur Museveni.

Cette affaire a également mis en lumière l’attitude courageuse du révérend J.P. Mokgethi-Heath, qui refuse d’utiliser l’argument religieux contre l’homosexualité.

Faut-il pour autant se réjouir d’un statu quo législatif ? Certes non, car la manière dont la loi ougandaise considère les homosexuels est d’autant plus scandaleuse et intolérable que l’homophobie y affaiblit la lutte contre le VIH/sida.

Philca / MensGo
(via Le Figaro et AFP du 8 janvier 2010)

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jan 082010
 


Photo de José Sócrates

José Sócrates, un Premier ministre sacrément gay-friendly. © Ricardo Oliveira.


(Blogmensgo, 8 janvier 2010) Un projet de loi en faveur du mariage homosexuel a été adopté en première lecture, le 8 janvier 2010, par les députés portugais. Presque tous les députés de gauche ont voté en faveur du texte, contrairement à ceux de droite qui réclamaient un référendum.

Le texte adopté en première lecture exclut toutefois l’adoption homoparentale. Le Parlement a en outre rejeté deux propositions de loi favorables à l’homoparentalité, présentées par les écologistes (LV) et l’extrême gauche (BE). Les députés n’ont pas plus retenu un texte émanant de la droite et prônant un pacs à la portugaise intitulé « union civile enregistrée » identique au mariage mais sans possibilité d’adoption.

Le Premier ministre socialiste, José Sócrates, a lui-même défendu devant le Parlement ce projet de loi qui entend « réparer des décennies d’injustices faites aux homosexuels ». Le Portugal a classé comme crime l’homosexualité jusqu’en 1982. La légalisation du mariage entre personnes de même sexe « nous semblera à tous évidente », a ajouté le Premier ministre, « comme nous semblent aujourd’hui évidents l’égalité des sexes, le droit à l’avortement ou le concubinage ».

La légalisation du mariage gay ne suscite aucune véritable polémique au Portugal. La droite s’y abstient de tout jugement moral et des associations d’obédience catholique se contentent de militer discrètement contre le projet de loi. Même la hiérarchie catholique, pourtant hostile au mariage gay, s’abstient de participer officiellement au débat.

Le vote définitif du texte interviendra après son examen en commission parlementaire. Une fois adopté, le projet de loi entrera en vigueur par décret présidentiel.

Philca / MensGo
(via toute la presse, dont Le Monde du 7 janvier, AFP et Le Figaro du 8 janvier 2010)

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jan 072010
 
Affiche soirée Ça te défrise ?

Il a des mains de pianiste – certainement très caressantes… © 360.ch.

(Blogmensgo, 7 janvier 2010) Faire la fête et rendre service en même temps ? C’est ce que propose l’association 360. L’événement se tiendra le 23 janvier 2010, à Genève, de 22 heures à l’aube ; une partie de la recette vise à soutenir les personnes homosexuelles persécutées au Sénégal.

La soirée s’intitule « Ça te défrise ? » mais elle n’est pas réservée aux chauves. L’organisateur en est 360° Fever, pôle festif de l’association 360. Ça se passe au théâtre Pitoëff (salle communale de Plainpalais), à Genève, au 52 rue de Carouge. Trois francs suisses (2 euros) seront prélevés sur chaque billet afin d’alimenter une caisse de solidarité helvéto-sénégalaise. Pour mémoire, le prix de l’entrée varie de 10 CHF pour les membres à 18 CHF pour les non-membres (de 7 à 12 euros environ).

Les participants assisteront à une performance de Sonia Rickli sur des images signées Svkre & Slodowsk. Plusieurs DJ, dont les noms figurent ici et là, seront également aux platines. On pourra donc s’enivrer de musique et de diverses substance servies, selon les circonstances, avec ou sans latex.

On en profite pour signaler que la revue 360° consacre une partie de son numéro de décembre-janvier 2010 aux « Homos traqués au Sénégal ». Passionnant aussi, l’article « Pas de rente de veuve pour les homos », qui relate la stigmatisation des pacsés suisses en matière de pensions de réversion (retraite versée après le décès du conjoint).

Philca / MensGo
(via 360° Fever, ici et là, reçu par courriel le 6 janvier 2010)

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