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Repentance papale ? Pas si vite…

(Blogmensgo, blog gay du 27 juin 2016) Le pape François invite les chrétiens à plus de tolérance à l’égard des personnes homosexuelles et même à leur demander pardon. Mais dans le même temps, le 26 juin 2016, le chef spirituel des catholiques a précisé que son Église n’avait aucune intention de devenir plus friendly.

Le catéchisme officiel, a rappelé le pape François, stipule que les homosexuels « ne doivent pas être discriminés, mais respectés, accompagnés sur le plan pastoral ». Et le souverain pontifie de réitérer des propos qu’il avait déjà tenus à la mi-2013 :

« Une personne qui vit cette condition, qui a une bonne volonté, qui cherche Dieu, qui sommes-nous pour la juger ? »
Pape François

Cette fois-ci, François demande aux chrétiens d’aller plus loin en présentant des excuses et en demandant pardon aux homosexuels. Aux homos, mais aussi « aux pauvres, aux femmes exploitées, aux enfants contraints au travail forcé ».

Le pape François devant un drapeau pas friendly
Qu'aurait fait François si ce drapeau avait été arc-en-ciel ? ©Franck Michel (CC BY 2.0)

Le reste du message papal n’a pas changé. François confirme que l’Église catholique reste opposée à la bénédiction de couples homosexuels. Les homos ont le tort, selon le pape, d’organiser des « manifestations trop offensives » et susceptibles de choquer les gens qui ont des « mentalités différentes ».

Commentaire. Bien naïfs ceux qui croient déceler une quelconque avancée à travers cette récente discussion papale (dans un avion, devant des journalistes).

La position officielle de l’Église n’a pas évolué depuis trois ans et l’on serait même tenté de croire qu’elle a plutôt régressé. Les propos lénifiants du pape ont été tenus en référence implicite à la récente tuerie d’Orlando. François ne pouvait donc pas adopter un militantisme réactionnaire. Il l’a pourtant fait, si l’on veut bien lire entre les lignes.

Quelqu’un « qui a une bonne volonté, qui cherche Dieu » ? Allusion évidente à la parabole de la brebis égarée. Signalons que la brebis égarée est, étymologiquement, déviante, c’est-à-dire qu’elle a dévié du « droit chemin » qui est le seul « bon chemin », celui du chrétien.
L’Église chrétienne – comme celles des deux autres religions révélées à ambition hégémonique – ne reconnaît comme valide qu’un seul chemin : le sien. Les chemins de traverse, les voies parallèles, les contre-allées, les voies secondaires ou les itinéraires de délestage, trop peu pour elle. Seuls trouvent grâce à ses yeux les grands axes où l’on peut faire circuler sans encombre le rouleau-compresseur le plus massif possible.

Ainsi s’ajoute à la condescendance le mépris.

Mais ce n’est pas tout. L’homosexuel est assimilé à celui « qui vit cette condition ». Une « condition » que le pape assimile à celle qui apporte bien des malheurs « aux pauvres, aux femmes exploitées, aux enfants contraints au travail forcé ».

Contresens complet. La pauvreté est infligée aux pauvres, l’exploitation aux femmes et le travail aux enfants, car on ne naît pas pauvre ni exploité ni travailleur forcé. Au contraire, on naît gay, bi ou lesbienne – contrairement à ce que le pape refuse d’admettre.
(Ce n’est pas de l’aveuglement ou de l’intolérance, mais un déni qui confine au mépris – le mépris du puissant qui marche inconsciemment sur le pied de son subalterne ou sans reconnaître qu’il lui a marché sur le pied.)

Quant aux « manifestations trop offensives », il s’agit d’une allusion aux Gay Prides.

Que les femmes viennent à manifester pour leurs droits, le clergé catholique y est aujourd’hui favorable (mais pas jusqu’à accepter les ordinations de femmes, contrairement au clergé protestant).
Que les Noirs manifestent pour leurs droits, le clergé catholique y est là encore favorable (mais les missionnaires furent jadis des parangons d’esclavagisme et de racisme).
Que les minorités nationales manifestent pour le respect de leur culture, le clergé catholique y consent volontiers.
Mais que les pédégouines manifestent pour qu’on les considère comme des hommes et femmes à part entière, c’est-à-dire comme des personnes ayant le droit de se marier, d’adopter des enfants et de fonder une famille, non, Dieu qui est amour ne saurait le tolérer.

Telle est ma définition de l’homophobie – et voilà pourquoi je considère que malgré les apparences, le pape François ne vaut pas mieux que ses prédécesseurs.

Philca / MensGo
(via toute la presse du 27 juin 2016)

One thought on “Repentance papale ? Pas si vite…

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