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Golden Globes 2019 : un palmarès en trompe-l’œil

(Blogmensgo, blog gay du 8 janvier 2019) La 76e édition des Golden Globe Awards a consacré, le 6 janvier 2019, à Beverly Hills (Californie), le film Bohemian Rhapsody en lui octroyant deux récompenses pour autant de nominations. Le palmarès pourrait faire penser à un bon cru pour la cause LGBTQ. Mais les nombreuses nominations et statuettes engrangées par des films, des rôles et des artistes LGBTQ cachent mal un certain déficit qualitatif, soit par l’aspect anecdotique de certaines récompenses, soit par le manque d’engagement des œuvres récompensées. Bref tour d’horizon.

Update. On trouvera, mentionnés en rouge, les oscars obtenus le 24 février 2019 par les films et personnalités qui figurent dans cet article.

Golden Globe Awards
Golden Globes 2019 : un millésime plutôt LGBTQ – ou pas. ©goldenglobes.com

Un palmarès orienté LGBTQ

Rappelons d’emblée que les Golden Globes récompensent des films de cinéma, des films de télévision et des séries TV, quel qu’en soit le genre. Des prix techniques et des distinctions honorifiques sont également attribués. Le palmarès des Golden Globes de janvier est généralement considéré comme un avant-goût – voire une antichambre – des Oscars de février, dont ils ne possèdent ni l’éclat ni le prestige.

Le palmarès a donc été dominé par Bohemian Rhapsody, de Bryan Singer. Le biopic de Freddy Mercury a obtenu le Golden Globe de meilleur film de cinéma dramatique et Rami Malek celui de meilleur acteur pour son interprétation du chanteur bisexuel mort en 1991 d’une pneumonie probablement due au sida. Rami Malek a reçu l'oscar du meilleur acteur, et Bohemian Rhapsody a été récompensé par trois prix techniques (meilleur montage, meilleur mixage sonore, meilleur montage sonore).

Ci-dessous, le discours de Rami Malek. Pas sûr qu’il reste longtemps en ligne hors États-Unis, pour d’obscurs motifs de droits de diffusion…

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Mahershala Ali a obtenu le prix du meilleur second rôle masculin, pour son incarnation du musicien noir queer des années 1960 Don Shirley, dans Green Book. Ce même film, outre un Golden Globe du meilleur scénario de cinéma, a été sacré meilleure comédie ou film musical. Soit trois récompenses pour cinq nominations. Mahershala Ali a récidivé avec l’oscar du meilleur second rôle masculin, tandis que Green Book était sacré meilleur film et remportait aussi l’oscar du meilleur scénario original.

Deux films de cinéma à thématique « LGBTQ » (on verra ci-après pourquoi je mets ce mot entre guillemets) ont ainsi obtenu les deux récompenses suprêmes, respectivement dans la catégorie film dramatique et film comique/musical.

Olivia Colman a été désignée meilleure actrice de film comique ou musical pour son interprétation de la reine Anne dans The Favourite, de Yórgos Lánthimos, où elle drague deux femmes (incarnées par Emma Stone et Rachel Weisz). Soit une seule récompense sur cinq nominations. Olivia Colman a aussi reçu l’oscar de la meilleure actrice.

Ci-dessous, une vidéo (provisoire ?) dans laquelle Olivia Colman prononce son discours de remerciement – le son est bon, mais un juron est censuré par le gentil diffuseur. Olivia y remercie affectueusement ses partenaires féminines du film, ses bitches (garces) avec qui elle a eu tant de plaisir à tourner. À l’applaudimètre, Olivia Colman est arrivée deuxième, juste après Glenn Close (lire ci-après).

L’acteur gay britannique Ben Whishaw s’est vu décerner la statuette du meilleur second rôle masculin dans une série ou film TV. Il interprète l’amant d’un homme politique (Hugh Grant) dans A Very English Scandal.

Au moins deux autres films à thématique LGBTQ ont également remporté des récompenses plus ou moins prestigieuses :

  • The Assassination of Gianni Versace: American Crime Story (meilleur feuilleton ou film TV), avec aussi le prix du meilleur acteur dans cette catégorie pour Darren Criss, dont l’un des partenaires était un certain Ricky Martin. Au total, deux statuettes pour quatre nominations.
  • Killing Eve, dont l’histoire homo vaut à Sandra Oh de repartir avec la statuette de meilleure actrice dans une série dramatique TV.

Homosexualité à reculons ?

Si Bohemian Rhapsody et Green Book ont trusté les récompenses, ce n’est certainement pas pour avoir fait l’apologie de l’homosexualité. Bien au contraire, les deux films – qui, par coïncidence, relatent chacun la vie d’un musicien noir et gay – y vont piano voire pianissimo sur la dimension et les péripéties homosexuelles du personnage principal. L’homosexualité et le sida, si importants dans la vie – et la mort – de Freddie Mercury, sont quasi rabaissés au rang de circonstances anecdotiques. De même que le biopic sur Don Shirley cantonne le pianiste dans un second rôle dont l’homosexualité est traitée par-dessous la jambe, comme si elle effrayait les producteurs du film.

Des films où l’homosexualité n’était pas le thème dominant, par exemple The Favourite et Can You Ever Forgive Me?, auront fait beaucoup plus que Bohemian Rhapsody et Green Book pour « banaliser » l’homosexualité. Que ce soit dans le film lui-même ou à travers le discours de réception d’une récompense aux Golden Globes, en particulier le speech d’Olivia Colman pour The Favourite.

Melissa McCarthy, qui briguait le titre de meilleure actrice dans la catégorie du meilleur film dramatique pour Can You Ever Forgive Me ? (où elle interprète une faussaire lesbienne prenant pour complice un gay), a été devancée par Glenn Close (The Wife), dont nul ne contestera l’immense talent. À l’applaudimètre, toutes catégories confondues, c’est aussi Glenn Close qui l’a emporté. Ni Melissa McCarthy ni Glenn Close n’ont remporté l'oscar de la meilleure actrice en 2019, le sacre dans cette catégorie revenant à Olivia Colman (lire ci-avant).

À noter que Lady Gaga était nominée dans cette même catégorie pour le film A Star Is Born, qui n’aura donc pas offert la récompense du meilleur acteur à Bradley Cooper puisque c’est Rami Malek qui l’a eue. Lady Gaga a quand même, avec « Shallow », remporté la statuette de meilleure chanson originale de film (idem aux Oscars 2019).

Peut-on croire que les Golden Globes 2019 préfigurent le palmarès des Oscars 2019 ? Oui et non. Non, parce que le nombre de votants aux Oscars est presque quarante fois supérieur au panel des Golden Globes. Oui, car le millésime 2019, grâce à une spectaculaire ouverture du panel de votant à la « diversité », promet un palmarès sans doute plus favorable à des artistes issus de minorités ethniques, à des films issus du cinéma indépendant et à des thèmes en marge des productions habituelles.

Alors, la cuvée 2019 des Oscars aura-t-elle une empreinte plus LGBTQ que les années précédentes ? Réponse le 14 février 2019.

Philca / MensGo

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