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Renversement d’opinion défavorable à l’adoption homoparentale, selon l’Ifop

(Blogmensgo, 13 octobre 2012) Selon un sondage Ifop sur « les Français et les droits des couples homosexuels », 52 % des répondants sont hostiles à l’adoption homoparentale et seulement 48 % y sont favorables. En revanche, 61 % des sondés sont d’accord pour que les couples homosexuels puissent se marier, selon ce même sondage publié le 12 octobre 2012.

Sondage Ifop
« Sondage en baisse, électorat en laisse » (proverbe optimiste). ©Ifop.

Le sondage Ifop : synthèse en HTML | résultats en PDF

Les résultats du sondage ont été dévoilés le 12 octobre par Le Figaro, le jour même où des proches de la majorité socialiste demandaient que le droit à l’adoption homoparentale soit inclus dans le projet de loi sur le mariage gay. Le sondage a lui-même été effectué du 9 au 11 octobre 2012, c’est-à-dire au moment où était annoncé le calendrier du projet de loi.

C’est la première fois depuis 2004 que l’adoption homoparentale ne recueille pas une majorité d’opinions favorables. Les chiffres sont en net recul par rapport aux deux précédents sondages de l’Ifop. En août, le taux d’opinions favorables était de 53 % (cf. notre article du 16 août 2012). En mars, 51 % des Français étaient favorables à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels (cf. notre article du 6 mars 2012).

L’acceptation du mariage gay a elle aussi régressé dans la même proportion, avec quatre points de base en mois par rapport à août 2012.

L’institut de sondage note que le revirement est surtout perceptible parmi les sympathisants de droite, l’avis des sympathisants de gauche n’ayant guère changé.

L’Ifop avait également réalisé pour l’association Les Adoptés, les 27 et 28 septembre 2012, un autre sondage sur « les Français et l’adoption d’enfants par des couples de même sexe » (969 personnes majeures interrogées par téléphone).

Sondage Ifop pour Les Adoptés : synthèse | résultats (PDF)

Seuls 1 % des répondants ne se sont pas prononcés sur la question à choix multiple posée par Les Adoptés : « Vous savez que le gouvernement veut légaliser le mariage homosexuel et l’adoption d’enfants par des couples de même sexe. À ce propos, lequel des deux principes vous semble devoir être garanti prioritairement ? »
« Il faut que les enfants adoptés puissent avoir un père et une mère » (63 %)
« Il faut que les couples homosexuels puissent adopter des enfants » (34 %)
« Les deux principes sont aussi prioritaires l’un que l’autre (réponse non suggérée) » (2 %)

Commentaire. Sur son site web, l’association Les Adoptés ne mentionne ni sa date de constitution, ni la composition de son bureau (seuls sont cités les noms de la présidente et de la porte-parole), ni le détail de ses statuts. En revanche, le même site web le dit haut et fort : « Les adoptés ne doivent pas devenir le jeu de politiques hasardeuses. » Et pour ceux qui n’auraient pas bien compris, la porte-parole de l’association le dit sans ambiguïté : « Il serait terriblement injuste vis-à-vis des enfants adoptés de leur enlever ces repères structurants essentiels que sont un papa et une maman, car l’amour ne suffit pas, il nous faut la richesse de chacun d’eux et leur complémentarité. »

Que le « sondage » pour cette association ait volontairement omis la troisième réponse relève de la fumisterie. L’Ifop n’honore pas sa réputation en cautionnant une telle mascarade.

Beaucoup plus sérieux est le sondage d’octobre. Le fait qu’il ait été publié en partenariat avec un quotidien de droite n’enlève rien à sa crédibilité.

Pourquoi des chiffres moins favorables que naguère à la communauté LGBT ? J’y vois trois raisons majeures.

Primo, l’extrême proximité temporelle entre le sondage et l’annonce du projet de loi. Un sondage à vif, pourrait-on dire. Mais aussi un sondage sans la sérénité du recul ni le calme de l’isoloir.

Secundo, la radicalisation des argumentaires hostiles au mariage gay et à l’adoption homoparentale depuis août 2012. Les crispations ont commencé avec la fameuse homélie du 15 Août que l’Église catholique voulait faire prononcer dans toutes les églises. L’UMP (ex-parti au pouvoir) a digéré sa défaite de l’élection présidentielle et s’oppose au gouvernement d’une manière plus vigoureuse et tranchée que naguère. Des regroupements plus ou moins groupusculaires y vont eux aussi de leur agitation, en solo ou par téléguidage.

Tertio, la méthode d’administration du sondage a son influence sur les résultats. La taille et la composition de l’échantillon (988 personnes majeures) ont pour principal inconvénient de n’inclure que des internautes. Mais le fait qu’il s’agisse d’un sondage par Internet et en principe anonyme (quoique faisant suite à une invitation nominative) peut avoir pour conséquence notable d’inciter les répondants à moins masquer leurs opinions, de telle sorte, diraient les psychanalystes, que les réponses sont plus dictées par le ça que par le surmoi. Autrement dit, la beaufitude s’exprime plus volontiers à visage masqué.

Faut-il pour autant organiser un référendum sur des questions telles que le mariage gay et l’adoption homoparentale, au prétexte qu’elles divisent la France en deux ? La réponse est clairement négative, quelle que soit l’acuité du clivage. De telles questions nécessitent des arbitrages politiques correspondant à des choix de société. C’est donc à la représentation politique et non pas au citoyen lambda qu’il appartient de se prononcer sur ces questions hautement clivantes.

Un référendum présente le double inconvénient de schématiser à l’extrême les questions et les enjeux par le biais d’une simple question binaire (oui ? non ?), mais aussi de permettre au citoyen lambda d’exprimer en toute impunité ses instincts les plus veules et les plus vils. Le référendum a parfois pour troisième inconvénient d’appuyer son arbitrage sur des éléments circonstanciels sans lien avec la question posée (vote protestataire), ce qui en dénature d’autant la portée.

Quand l’opinion est partagée en deux moitiés presque égales, la solution de continuité l’emporte presque toujours sur la rupture, faisant ainsi le jeu du conservatisme et de l’immobilisme, au risque de nier des évolutions sociétales majeures.

Juste avant leur promulgation, le droit à l’avortement et l’abolition de la peine de mort étaient majoritaires dans les sondages. La France a changé de cap grâce à des lois votées par le Parlement. La peine de mort et l’interdiction de l’avortement subsisteraient encore en France si les Français avaient dû se prononcer par référendum. Voilà pourquoi un référendum sur le mariage homosexuel et l’adoption homoparentale serait à la fois une fausse bonne idée et une suggestion déloyale.

Philca / MensGo

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