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Le Sénégal passe de l’homophobie passive à l’homophobie active

Photo de mosquée dakaroise
La mosquée d'Ouakam (Dakar) et ses minarets turgides. © Cheikhpikine.

(Blogmensgo, 12 janvier 2009) Par jugement du 6 janvier 2009, un tribunal de Dakar a condamné neuf homosexuels âgés de moins de 30 ans à huit ans de prison et à une amende de 500 000 francs CFA (762 euros) chacun. Le parquet ne requérait que cinq ans d’emprisonnement. Le code pénal sénégalais (article 319) lui-même ne réprime « un acte impudique ou contre-nature avec un individu de son sexe » que par « un emprisonnement d’un à cinq ans » et une amende comprise entre 100 000 et 1 million de francs CFA (de 152 à 1 524 euros).

La lourdeur de la peine s’explique par l’accusation concomitante d’association de malfaiteurs : sous prétexte que l’homosexualité est un crime, les gays sont des malfaiteurs. Il est probable, selon les avocats de la défense, que le subterfuge juridique utilisé et le verdict portent la marque des croyances personnelles du juge. Au Sénégal, plus de 95 % de la population se déclare musulmane ; les propos, comportements et pogroms homophobes y sont devenus monnaie courante depuis deux ans.

Cette décision de justice a suscité un tollé au Sénégal comme à l’étranger. La lourdeur de la peine fait entrer le Sénégal parmi les pays ouvertement homophobes, alors que les homosexuels jouissaient naguère d’une relative quiétude en restant discrets (cf. notre article du 1er septembre 2008). Le verdict de première instance va à l’encontre de conventions internationales ratifiées par le Sénégal. Les neuf accusés auraient décidé d’interjeter appel.

Les conséquences de cette décision de justice portent aussi un grave coup à la lutte contre le VIH/sida. En effet, la majorité des prévenus militaient au sein d’associations de lutte contre le sida. L’appartement où ils ont été interpellés, le 19 décembre 2008, servait en partie de lieu de prévention et d’antenne associative. L’interpellation et le jugement des neuf prévenus interviennent quelques semaines après la tenue, du 3 au 7 décembre, à Dakar, de la Conférence internationale sur le sida et les maladies sexuellement transmissibles (Cisma), où le gouvernement sénégalais s’était engagé à impliquer les gays dans ses programmes de lutte contre la pandémie. Stigmatiser ainsi la population homosexuelle, c’est réduire à néant des années d’efforts en matière de prévention et de prophylaxie.

Philca / MensGo
(via Le Figaro du 7 janvier, Afrik.com et France 24 du 8 janvier, et AFP du 12 janvier 2009)

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